Le jury du Prix de la création de la Ville de Liège s’est réuni le vendredi 13 octobre au RAVI (Résidences Ateliers Vivegnis International) pour examiner les 38 candidatures et procéder à la sélection des deux lauréats du Prix de la création 2017.

Le premier prix d’une valeur de 6000 euros a été attribué à Michaël Dans et le deuxième prix d’une valeur de 4000 euros à Denis Verkeyn.

Michaël Dans
Né en 1971 à Verviers

Diplômé en peinture de l’Ecole Supérieure des arts Saint-Luc Liège, Michael Dans multiplie les expositions solos et collectives et les résidences artistiques. De la même manière qu’il mène une vie itinérante, habitant tour à tour à Liège, Amsterdam, Helsinki, Berlin, Anvers…., Michael Dans s’exprime avec des techniques aussi différentes que l’installation, la performance, la sculpture, le dessin ou la photographie. Cette diversité se retrouve également dans les sujets abordés (mort, solitude, érotisme, enfance) et les formats utilisés : du dessin au mikado géant en passant par le lancé de 17 pierres précieuses dans un pré à l’occasion de Kunst & Zwalm. Depuis ses débuts, cet éclectisme lui permet d’échapper à tout type de catégorisation et de surfer avec aisance à travers les codes de l’art contemporain. Ainsi, Michael Dans inscrit chaque fois sa proposition dans un rapport spécifique avec les contextes d’exposition (architectural, conceptuel, etc.) afin qu’elle génère une pertinence propre. De manière subtile et ludique, il profite des différentes propositions de travail qui lui sont faites pour construire des interventions en perpétuel décalage et riches en détournements de situations. A la frontière des objets et des attitudes, il crée des oeuvres porteuses de messages transmis à l’aide d’un humour cynique et critique sur un fond de mélancolie, d’introspection et d’érotisme.

Dorothée Duvivier


 

Denis Verkeyn
Né en 1980 à Oupeye

J’ai grandi à Eben-Emael non loin de la tour D’Eben-Ezer, qui, sans aucun doute, m’a entretenu dans mon imaginaire d’enfance où toutes les interprétations étaient possibles ; un autre monde s’offrait déjà à moi, féru de cabanes et de bricoles en tout genre. Mon désir de construction se faisait déjà ressentir. Je ne me souviens pas du tout quand j’ai commencé à dessiner. Ce dont je me souviens très bien, c’est qu’à l’âge de 11 ans alors que je pensais m’inscrire à un cours de bande dessinée, je me suis retrouvé au milieu de sexagénaires hollandais dessinant tous une seule et même nature… Morte. Ainsi, pendant 3 ans, tous les lundis soir, sur un fond de jazz et dans cette langue que je ne comprenais pas, je découvrais une autre réalité, l’observation et ces heures de fatigue derrière un pinceau créaient un mélange de d’ennui et de fascination. Le cyclisme est alors apparu dans ma vie comme besoin d’évasion, la nécessité de solitude à la découverte d’endroits encore jamais vus, les paysages et le sentiment de liberté se faisaient ressentir. Ce qui m’a amené des années plus tard à partir un an au Nebraska voir comment ça se passait ailleurs. J’en suis revenu grandi et rempli de petits savoir-faire dans mes poches, couture, poterie, etc… À mon retour, le vélo m’avait abandonné, je m’inscrivis de suite à l’Académie des Beaux-Arts de Liège en option ‘sculpture’ pour la simple et bonne raison que je ne voulais pas avoir de professeur derrière ma peinture. Je découvre alors la sculpture et, la plus belle d’entre elles, mon fils Léo. Les années se sont succédées en me dépêchant lentement, dans une certaine discrétion continuant mes recherches graphiques, plastiques, musicales, éditoriales et sensorielles. Je vis actuellement avec ma chatte à Liège où j’anime un atelier ‘dessin’ en santé mentale à l’asbl REVERS et continue à travailler dans mon atelier laboratoire sur ma musique, mes couleurs,
mes mots et Léo.

Denis Verkeyn